Le ravi - Crèche de Noël Provençale

Crèche de Noël Provençale
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Le RAVI
Après Jésus, Marie et Joseph, le santon le plus important de la crèche c'est le ravi.
Le ravi on le connaît très mal, souvent on croit qu'il passait son temps les bras en l'air et que c'était l'idiot du village.., pas du tout ! Voici donc son histoire telle que ma grand-mère me l'a racontée un jour de Noël.
Le ravi, au début, il n'était pas ravi du tout, il était toujours triste. Il avait sûrement eu des malheurs et des souffrances dans sa vie, mais on ne savait plus très bien lesquels. Ce qui est sûr c'est qu'il ne riait jamais. Chaque fois qu'il regardait quelque chose ou quelqu'un, il devenait encore plus triste, car il voyait toujours quelque chose qui n'allait pas. Quand il faisait jour, il regrettait la lune et les étoiles de la nuit, et quand il faisait nuit, il pleurait de ne plus avoir la chaleur et la lumière du soleil. S'il voyait un enfant, il pleurait en pensant à la dure vie qu'il aurait à subir, et s'il voyait un vieillard, il pleurait devant le peu d'années qu'il lui restait à vivre. Quand il regardait sa maison, il préférait toujours celle de son voisin, et déjà à l'école, les affaires de ses copains étaient toujours bien plus belles que les siennes.
II n'avait pas voulu avoir d'amis car il avait peur de trop souffrir si un jour ils étaient séparés, si bien qu'il était toujours seul... d'ailleurs qui aurait voulu d'un aussi triste compagnon ?
Il était encore en train de pleurer le jour de Noël quand on vint lui annoncer que le fils de Dieu venait de naître, et il se mit à pleurer encore plus quand il se dit qu'il n'avait rien à lui offrir, rien à lui porter... Mais il comprit qu'après tout si cet enfant était vraiment Dieu, il pourrait, au moins lui apporter ses reproches. Comment en effet, avait-il pu faire un monde aussi triste ?
Le voilà donc parti en suivant la foule et en boudant, les yeux remplis de colère.
C'est ainsi qu'il arriva bientôt devant la crèche de Bethléem.
Il y avait Marie et Joseph penchés sur une mangeoire d'animaux. II s'approche donc, prêt à faire ses reproches, mais voilà qu'il ne savait plus quoi dire devant cet enfant ! Pourtant il se les était bien répétés tout le long du chemin ces reproches graves sur la dureté du monde et de la vie, et voilà que devant cet enfant plus rien ne lui semblait pareil...
Quelle était belle cette nuit de Noël ! Qu'il était beau ce ciel ! Et tous ces gens, jeunes et vieux rassemblés autour de cet enfant, est-ce que ce n'était pas merveilleux ? Que d'amis à découvrir et à aimer ! Et puis est-ce que ce n'est pas magnifique de vivre dans un monde où Dieu lui-même est venu nous rejoindre ?
Alors, pour la première fois de sa vie, le ravi a levé ses deux grands bras vers le ciel et il n'en finissait plus de remercier le Seigneur, pour tout : pour la pluie, pour le soleil, pour la nuit, pour le jour, pour le vent, pour les oiseaux, pour le temps passé et pour le temps à venir.., et il ne pouvait plus finir de s'émerveiller.
Ses voisins, qui le connaissaient bien, n'en revenaient pas ! Quand on lui demandait pourquoi ce qui lui semblait si triste autrefois lui paraissait si lumineux aujourd'hui, il répondait en baissant les yeux : " C'est que voyez-vous, aujourd'hui rien n'est plus pareil, tout a changé pour moi car devant l'enfant de Noël, j'ai pu changer de regard ".


Mon Dieu.
Comme c'est beau un homme
qui était malheureux,
et qui devient heureux.
Comme c'est beau,
merci mon Dieu.
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